Roger Toulouse :
Roger Toulouse naît le mardi 19 février 1918 à Orléans. À partir de 1933, il suit des cours de peinture à l’École des Beaux-Arts d’Orléans puis des cours d’architecture en 1935. Au sein de l’École des Beaux-Arts, il remporte plusieurs premiers prix et expose ses premières peintures en 1937.
Dès lors, il exposera ses œuvres à l’occasion de plusieurs galeries et expositions, en France mais aussi à l’étranger. Par l’intermédiaire de Max Jacob (1876-1944) dont il est très proche, il rencontre plusieurs figures du monde de l’art comme le collectionneur et marchand d’art allemand Daniel-Henry Kahnweiler, la poétesse américaine Gertrude Stein ou Pablo Picasso.
À la suite de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il est mobilisé en 1940, son style va changer pour devenir plus réaliste et symboliste, avec le recourt à un chromatisme moins agressif. En parallèle, le directeur de l’École Normale d’Instituteurs d’Orléans lui propose un poste de professeur de dessin, poste qu’il occupera pendant trente-deux ans en parallèle de sa production personnelle et des expositions.
À partir de 1970, Roger Toulouse s’intéresse à la sculpture en métal martelé. Son style évolue rapidement, les triangles très présents dans son œuvre picturale sont remplacés par des formes plus affirmées et compactes. Vers le milieu des années 1970, ses sculptures deviennent totalement abstraites et sont constituées d’épaisses plaques de métal martelé, articulées et orientables. Les plaques sont découpées selon des formes géométriques simples, anguleuses, vigoureuses. L’Hommage à Lavoisier, sa sculpture présente sur le campus, s’inscrit clairement dans cette évolution stylistique.
Au début des années 1980, il aborde la technique des collages et abandonne l’enseignement pour se consacrer entièrement à son art, où le blanc prend de plus en plus d’importance. Cependant, dès 1992, le blanc s’efface au profit de couleurs lumineuses et éclatantes, et ses compositions s’enrichissent de nombreux éléments figuratifs. Roger Toulouse produira également des collages aux couleurs plus ternes, obscurcies par l’emploi du noir de fumée. Fatigué par la maladie, il travaille très lentement. À partir de juin 1993, il adopte un dernier style : ses compositions se dispersent, explosent en une multitude de rubans colorés. C’est l’ultime étape de soixante années de peinture.
Roger Toulouse s’éteint le 11 septembre 1994, d’une leucémie qui l’affaiblissait lentement depuis de longues années. Durant toute sa vie, il aura alterné entre plusieurs disciplines, de l’illustration à la peinture, en passant par la sculpture en bois et métal, puis la poésie.
Son rapport au 1 % artistique :
Roger Toulouse va honorer plusieurs commandes publiques entre 1976 et 1982, toutes des sculptures. On lui doit 17 œuvres réalisées dans le cadre du 1 % artistique, dont 16 pour des communes du Loiret. En plus de l’Hommage à Lavoisier, 3 autres de ses œuvres sont visibles sur le territoire de la Métropole d’Orléans.
Maurice Calka :
Maurice Calka est née en 1921 à Lodz en Pologne, avant de déménager à ses 3 ans pour Lille avec ses parents. À l’âge de 16 ans, il rentre à l’École des Beaux-Arts de Lille où il sera repéré par le directeur de l’époque, l’architecte Robert Mallet-Stevens. Ce dernier lui confie son premier projet en 1939, un bas-relief monumental pour le pavillon de la Presse à l’exposition du progrès social de Lille.
À l’automne 1939, il passe avec succès le concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris. Il met en parenthèse ses études au moment de la Seconde Guerre mondiale pour s’engager au sein des forces de la France Libre en 1942 en passant clandestinement la frontière espagnole pour rejoindre l’Afrique du Nord. Démobilisé en 1945, il reprend ses études à Paris et obtiendra le grand prix de Rome en 1950.
En 1954, il honore sa première commande d’art urbain. Il s’agit de la sculpture d’un Lion de Judas de 12 mètres de haut en pierre de taille placée devant le théâtre national d’Addis-Abeba en Éthiopie. Il réalisera également plusieurs décors intérieurs pour ce théâtre et sa prestation sera souligné par le roi Haïlé Sélassié Ier. À son retour en France il travaille avec plusieurs architectes et urbanistes pour la réalisation d’œuvres diverse, tels que Xavier Arsène-Henry ou Olivier-Clément Cacoub .
En parallèle de ses activités d’architecte, Maurice Calka va dans les années 1960 se passionner pour le design. Il développera notamment toute une gamme de bureaux, principalement en matières plastiques, baptisés Boomerang.
Il décède le 25 août 1999 à Paris à l’âge de 78 ans. En 2003, le Centre Georges-Pompidou fait l’acquisition d’une partie du fonds Calka pour sa collection d’Art moderne.
Son rapport au 1 % artistique :
Au début des années 1950, le gouvernement instaure l’obligation du 1% artistique. Maurice Calka se spécialise rapidement dans ce type de commande. Il réalisera en France entre 1958 et 1996 quelque 47 à 49 commandes publiques parmi lesquels l’amphithéâtre du conseil général du Loiret à Orléans.
L’architecte est très attaché à ce dispositif, car il estime que développer au sein des villes des éléments artistiques permet d’enrichir le tissu urbain, tout en sensibilisant les citoyens à l’art. En ce sens, il va développer un art urbain qui lui est propre, où la sculpture doit se mêler à l’architecture pour lier art et vie quotidienne.
Jean-Marc Bustamante :
Né à Toulouse le 4 juin 1952, Jean-Marc Bustamante explore dans sa carrière d’artiste différents domaines tels que la photographie, la peinture, la sculpture et l’architecture. Cette influence de l’architecture est d’ailleurs clairement visible dans sa sculpture La Chambre d’Amour, une œuvre hybride à la croisée des deux domaines artistiques.
Ses premiers pas en tant qu’artiste sont marqués par la photographie : il sera le collaborateur de Denis Brihat en 1973 puis de William Klein en 1978. De cette collaboration ressortiront ses premières œuvres majeures, notamment des grands formats en couleur intitulés Tableaux de la banlieue de Barcelone. Il fera en 1983 la rencontre du sculpteur Bernard Bazile, avec lequel il collabore 3 ans. Cette période propice à l’exploration artistique le poussera notamment à associer photographie et sculpture dans son processus créatif, ce qui aboutira à plusieurs installations.
Son œuvre, mélange à la fois d’inspirations et réflexions venues de la photographie et de la peinture, est un questionnement sur les formes issues de l’esthétique moderniste. Ses peintures sur plexiglas, notamment, explorent le concept de lumière et de couleur pour décrire des paysages visuels au fort impact poétique.
En plus de sa carrière d’artiste, Jean-Marc Bustamante est également enseignant à l’académie des beaux-arts de Munich et à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris, dont il devient le directeur de 2015 à 2018. Le 7 décembre 2016, il est élu à l’académie des beaux-arts dans la section peinture. Du 19 février au 20 février 2021, la Galerie Thaddaeus Ropac proposait son exposition « les Grandes vacances (suite) », exposition que l’on pouvait suivre virtuellement sur le site de la galerie.
Jean-Louis Coursaget :
Né le 09 octobre 1948 à Moulins, Jean-Louis Coursaget se consacre à sa carrière d’artiste depuis 1972, après cinq ans d’études à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris.
Il s’illustre beaucoup à travers la commande publique : rien qu’en Région Centre-Val de Loire, on peut citer (non-exhaustivement) sa tapisserie pour l’Hôtel de Ville de Chartres (1985), les vitraux du collège de Luisant dans l’Eure-et-Loir (1989), ou encore les fresques du Hall de la Mairie de Villebarou dans le Loir-et-Cher (2000).
Il emploie souvent des formes à la fois géométriques et douces dans son travail, aux couleurs vives et intenses. Le Mur de Laine réalisé pour le campus n’est pas son premier travail s’appuyant sur une matière textile : il est le créateur de nombreuses tapisseries, notamment pour l’Hôtel de Ville de Chartes (1985), le Ministère des Finances à Paris (1987) ou encore pour la B.E.A.C de Yaoundé au Cameroun (1988). Il a également réalisé en 1977 une tapisserie pour les Invalides.
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