La Chambre d’Amour

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Cette œuvre aux consonances romantiques a été imaginée et réalisée par l’artiste Jean-Marc Bustamante dans les années 2000. Bien qu’installée sur le campus de la Source, l’Université d’Orléans n’est pas la commanditaire de l’œuvre. La Chambre d’amour est en effet issue d’une commande de la communauté de communes d’Orléans lors de la construction de la première ligne du tramway, dans le cadre du «  1% artistique ». Vous pouvez l’admirer sur le campus universitaire, à proximité de Polytech et de la station de tramway Université Parc Floral.

La Chambre d’Amour, située à proximité de Polytech et de la station de tramway Université Parc Floral
(2021 © Marion Gondoin)

La Chambre d’Amour : une curiosité

La Chambre d’Amour est une curiosité artistique et architecturale de part sa conception. Comme son nom l’indique, l’oeuvre représente une pièce, en forme de parallélépipède. Celle-ci mesure 8 m de longueur sur 3,75 m de largeur, elle est soutenue par des pilotis de 3 m de hauteur. Cette pièce en hauteur n’est pas accessible. Il n’y a pas d’escalier, ni d’ascenseur et la fenêtre n’a pas de dispositifs d’ouverture. La « chambre » est agrémentée d’une cheminée ainsi que d’une fenêtre en verre donnant sur un balcon, ce qui explique pourquoi les conducteurs de la Ligne A surnomme l’oeuvre : « Le balcon de Roméo et Juliette ». A l’origine, un mécanisme lumineux avait été installé derrière la fenêtre pour éclairer de façon aléatoire.

A la première impression, la forme géométrique de l’oeuvre et le béton armé qui la compose lui donne un aspect brute. L’ornementation de l’oeuvre est minimaliste et simple. Les balustres à corps renflé (qui présente une forme bombée) du balcon sont en opposition avec les lignes droites et les formes géométriques dominantes dans la structure de l’oeuvre. La forme des balustres du balcon se distingue de l’aspect rigide et froid que dégage l’oeuvre. Pour autant, ces aspects sont tout de même renforcés par le matériau utilisé qui est le béton armé. L’artiste a laissé la couleur grise du béton qu’il n’a pas traité.

Les choix de l’artiste semblent être en contradiction avec ce qu’on pourrait imaginer d’une représentation d’une « chambre d’Amour ». L’oeuvre ne donne pas l’impression de représenter un lieu intime, elle ne dégage pas de chaleur. Ce n’est pas un cocon. Pourtant la balustrade casse avec subtilité la rigidité et l’austérité apparente de la construction. Les balustres à corps renflés font référence à l’imaginaire de Roméo et Juliette. C’est à juste titre que certaines personnes pensent à la pièce shakespearienne en regardant l’oeuvre.

Certaines publications font référence à l’œuvre par un titre différent : La Maison close. Ce titre peut revêtir plusieurs sens au regard de l’œuvre. La « maison close » peut bien sûr renvoyer à la non-accessibilité de la pièce, puisque même la fenêtre ne donne pas accès à l’intérieur. On peut aussi se risquer à une autre interprétation, la maison close pouvant faire référence aux établissements de prostitution. Ce dernier sens, bien que manquant de romantisme, n’est pas si éloigné du titre la Chambre d’Amour, et leur opposition trouve même son intérêt si on considère que La Chambre d’Amour renvoie à l’amour spirituel tandis que la Maison close renverrait à l’amour charnel.

La Chambre d’Amour, située à proximité de Polytech et de la station de tramway Université Parc Floral
(2021 © Marion Gondoin)

Jean-Marc Bustamante, un artiste accompli

Né à Toulouse le 4 juin 1952, Jean-Marc Bustamante explore dans sa carrière d’artiste différents domaines comme la photographie, la peinture, la sculpture et l’architecture. On retrouve d’ailleurs, l’influence de l’architecture dans sa sculpture La Chambre d’Amour.

Ses premiers pas en tant qu’artiste sont marqués par la photographie, en devenant le collaborateur de Denis Brihat en 1973 puis de William Klein en 1978. De cette collaboration en ressort ses premières oeuvres majeures notamment des grands formats en couleur intitulés Tableaux de la banlieue de Barcelone. Par la suite, il rencontre le sculpteur Bernard Bazile en 1983 avec lequel il collabore 3 ans. Cette période est propice à une exploration artistique. Cela se matérialise par l’association de la photographie et de la sculpture dans son processus créatif, ce qui aboutit à plusieurs installations.

Les créations de Jean-Marc Bustamante sont le résultat d’inspiration et de réflexion construites à partir de différents domaines artistiques comme la photographie et la peinture. Son travail se réalise à partir de formes issues de l’esthétique moderne associées à une approche réfléchie, sur les relations de l’homme à son environnement. Pour exemple: ses peintures sur du plexiglas explorent le concept de la lumière et des couleurs pour dessiner des paysages visuels d’inspiration poétique.

Le travail de Jean-Marc Butamante est reconnu. Le 7 décembre 2016 , il est élu à l’Académie des beaux-arts dans la section peinture. Jean-Marc Bustamante est enseignant à l’académie des beaux-arts de Munich ainsi qu’à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris dont il est le directeur entre 2015 et 2018. Du 19 février au 20 février 2021, la Galerie Thaddaeus Ropac proposait son exposition « les Grandes vacances (suite) », exposition que l’on peut suivre virtuellement sur le site de la galerie.

La Chambre d’Amour : une oeuvre du 1% artistique

On pourrait penser que l’œuvre est une création artistique faisant parti du patrimoine propre de l’Université, mais ce n’est pas le cas. La Chambre d’Amour est une des huit œuvres commandées par la communauté de communes d’Orléans lors de la construction de la ligne A du tramway en 2000. Cette importante acquisition s’explique par l’obligation légale du « 1% artistique ». C’est une procédure spécifique qui impose aux collectivités d’investir 1% du budget dans un élément culturel lorsque des travaux de constructions publiques sont entrepris. Le chantier de la première ligne de tramway d’Orléans étant colossal, 1,7 million d’euros avait été consacré au 1% artistique, divisés entre les huit œuvres disposées tout au long de la ligne.

Toutes ces œuvres en lien avec la construction du tramway, disposent d’un geocache. Le geocaching est une chasse au trésor virtuelle gratuite. Suite à votre inscription sur le site internet geocaching et à l’aide de votre smartphone vous pouvez partir rechercher les potentiels trésors cachés par d’autres geocacheurs à des coordonnées spécifiques. Celui de La Chambre d’Amour est le GC121Z0. Vous pouvez poursuivre votre exploration autour du « 1% artistique » en essayant de retrouver les autres créations autour de la ligne A.

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